Au commencement, il y a le dessin. Ça a toujours été ma manière préférée de faire naître mes idées. Pour moi, le dessin n’est qu’une variation de l’écriture, juste une autre conjugaison. Ensuite les mains se saisissent des outils déplier la troisième dimension simulée sur le papier. Cette opération rencontre la matière, sa couleur, sa consistance, ses résistances. La surface s’offre à l’outil. J’aime à y rêver des motifs, des variations qui vont l’animer, la creuser comme faisait les anciens avec les frises, godrons et rinceaux ; mais en renouvelant ce vocabulaire.
C’est ce travail : dessin – matière – surface, qui est au cœur de ma démarche et qui permet une relecture contemporaine du mobilier classique.
Intemporel – Classique – Contemporain
… Ça, c’est ma manière.
Vient le pourquoi.
Pourquoi les meubles ? Parce qu’ils sont quotidiens. Quotidiens jusqu’au rituel. Ce sont les choses dont on use. Quand je dessine un secrétaire, j’imagine toujours ouvrir l’abattant ce matin, demain, dans 2 mois, dans 10 ans.
Quelle histoire, se sera déposée sur ce meuble quand il aura été ouvert et fermé chaque jour pendant toute une vie ?
Finalement, c’est cette histoire que nous sentons tous quand nous contemplons un meuble de famille, l’établi sur lequel travaillait mon père, la table de boucher de l’oncle avec son plateau de tôle emmaillée, ébréché par endroit. Un vécu.
Je fais des meubles pour que vous les preniez, les usiez, que vous y imprimiez votre vécu.
Ainsi, chaque meuble est le fruit d’une recherche personnelle ou d’une rencontre avec son commanditaire.